Restauration du clos couvert du pigeonnier de Chaillonnay
Monument
Le pigeonnier seigneurial de Chaillonnay date du XVIème siècle. A son pied se trouve un vivier à poissons, construit à la même époque. Ces deux éléments font partie d’un ensemble complet, constitué d’un logis, d’un four à pain, d’une chapelle, d’une écurie, d’un lavoir et de bâtiments agricoles, le tout entouré de murs et de tours défensives, au sein d’un écrin de verdure encore préservé, à l’ouest de la ville thermale de Saujon.
Le pigeonnier est de forme cylindrique (6 mètres de diamètre et 7 mètres de hauteur hors toiture) et est composé de 1200 trous de boulins en terre cuite. Il était recouvert d’une toiture en tuiles et en ardoises, surmonté d’un clocheton.
Le vivier est impressionnant par sa longueur, environ 50 mètres et 4 mètres de large. Une écluse en pierre de taille à l’entrée et à la sortie permet de réguler le niveau d’eau.
L’origine du nom de Chaillonnais offre plusieurs interprétations, la première viendrait du mot « Chailles » allusion ancienne aux cailloux anguleux d’origine siliceuse, souvent présents dans les argiles du Crétacé moyen. La seconde témoignerait de la présence d’un mégalithe aujourd’hui disparu.
C’est au XIVème siècle que nous trouvons une première mention de la seigneurie, appartenant alors à Guillaume Gardrège. En 1487 la seigneurie passe entre les mains de la famille Joubert, qui la gardera plus de 150 ans. C’est à eux que nous devons l’édification de la petite chapelle, ainsi qu’une très belle fuie monumentale (pigeonnier). En 1753, la propriété fut acquise par Charles Huon de Rosne. Le nouveau propriétaire du logis de Chaillonnay, issu d’une vieille famille saintongeaise, y fera quelques travaux d’entretien mais n’y résidera pas. C’est la génération suivante qui s’y installera définitivement et modernisera le lieu. Depuis 1753, la propriété est restée dans la même famille mais le nom des propriétaires changera en raison de la transmission par les filles.
Projet
Le lieu possède une situation géographique propice, car visible de la route de Chaillonnais et situé dans l’arrière-pays royannais (Royan à 10 kms), à 500 m de la gare de Saujon et 1,5 km de la gare du train des Mouettes. Le monument se trouve sur un parcours de promenade fléché, mis en place par la mairie de Saujon.
Le lieu est également idéal pour l’organisation d’évènements publics en extérieur, tels que concerts ou pièces de théâtre.
Le projet s’inscrit dans la dynamisation du territoire de Saujon, en collaboration avec la Mairie et dans le cadre d’un projet global touristique. Différentes propositions de mise en valeur du bien sont existantes pour certaines et d’autres, à l’étude :
- Une étape du circuit « Détours »
Le lieu constitue aujourd’hui une étape des sentiers « Détours », qui sont des circuits touristiques et de curiosité proposé par l’Office de Tourisme Communautaire Destination Royan Atlantique. La fuie est visible depuis la route du Chaillonnais. Il est envisagé la mise en place d’un panneau touristique expliquant l’origine du pigeonnier et son utilité au XVIème siècle.
- Ouverture du lieu pour des événement publics
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- En Juillet 2021, accueil du Violon en ville (Violon sur le Sable, Royan) – 400 personnes
- En Juin 2025 la propriété accueillera le festival du conte (commune de la Seudre) – 200 personnes
- Animations envisagées :
- Journées européennes du patrimoine
- Organisations de visite par l’Office du Tourisme de Saujon : chantier de restauration du pigeonnier, chapelle
- Partenariat avec l’Office de Tourisme Communautaire (OTC) Royan Atlantique (concerts, visites, cinéma en plein air…)
Travaux
Le pigeonnier a perdu sa couverture depuis fort longtemps. La charpente s’est écroulée, il y a environ 5 ans. De par sa position en bordure du vivier du château, le pigeonnier est exposé au travail de détérioration de l’eau à son pied, détruisant sa maçonnerie. Les pierres constituant le vivier ainsi que les moellons des murets de parts et d’autres, sont descellées et laissent pénétrer l’eau du ruisseau qui alimente le vivier. L’eau de pluie s’infiltre en tête des murs, créant des fissures, fragilisant sa stabilité. Enfin le lierre sur les murs doit être ôté régulièrement, exigeant une surveillance constante pour éviter le dégât de ses racines.
En conclusion, sans une remise hors d’eau, le risque est un effondrement prochain.
Réfection de la maçonnerie
Consolidation de l’ensemble par remaillage avec coulinage de chaux, permettant également le bouchement des fissures. On ne prévoira en revanche pas de reprise complète de l’enduit. Les murs présentent un aspect moëllons avec enduit ancien qu’il n’est pas souhaitable de modifier.
Remplacement des pierres manquantes du bandeau, corniche horizontale.
Réparation des pierres de l’unique lucarne côté est.
Réfection du chainage de tête pour éviter les infiltrations et permettre l’accueil de la charpente.
Reprise des linteaux bois des 2 fenêtres dont le bois est pourri.
Réparations ou remplacement des pierres de jambage et linteaux des 2 fenêtres et de la porte
La maçonnerie intérieure montre 2 sortes de boulins.
Dans son aspect, sa pente et ses matériaux, la couverture du pigeonnier de Chaillonnais est proche de celui du château de Panloy, bien que de taille plus modeste.
Reprise des murs en moellons du vivier et réassemblage des pierres de taille des écluses.
Charpente et couverture
Dans son aspect, sa pente et ses matériaux, la toiture du pigeonnier de Chaillonnay est proche de celui du château de Panloy, bien que de taille plus modeste. La charpente et la couverture seront par conséquent inspirées du pigeonnier du château de Panloy, les artisans consultés étant intervenus sur la restauration de ce dernier.
La charpente sera restaurée à l’identique, en chêne, et posée sur une sablière cintrée. Elle comprend une ferme principale et des fermes secondaires et toutes pièces d’assemblage traditionnel, ainsi que des poteaux formant fût. La lucarne sera reconstituée avec ses jouées, et sa charpente à deux pentes.
L’ensemble de la charpente est couvert de volige en peuplier pour accueillir la tuile plate. En pied de pente, le coyau sera couvert en ardoises clouées, comme le campanile au sommet du pigeonnier, en respectant les sorties pour les pigeons.
Qui sommes-nous
Nous sommes la 9ème génération de la même famille vivant dans cette propriété. Nous nous y sommes installés en 2023, à la suite d’importants travaux. En effet, en 2015 la demeure a été complétement détruite par un incendie. Depuis, nous nous inscrivons dans la tradition familiale de conservation et de transmission de ce patrimoine en le faisant découvrir aux travers d’évènements publics. Nous souhaitons, par la pérennisation de cet édifice, continuer le travail entrepris il y a plus de 50 ans par les précédentes générations, tout en promouvant l’artisanat traditionnel. Cela constitue la première étape dans un projet global de restauration : vivier, parc, serre… Nous souhaitons nous inscrire dans une démarche d’enrichissement du patrimoine local et contribuer à le faire découvrir par le biais du tourisme, qui est l’activité principale de la Charente-Maritime. Enfin, nous espérons pouvoir transmettre les valeurs du patrimoine à nos enfants et susciter en eux, par notre exemple, l’envie de continuer après nous, le travail entrepris par les générations précédentes pour préserver ce lieu.
Contreparties
En application de la réglementation en vigueur, les dons versés dans le cadre d’une opération de mécénat affecté à des travaux sur un monument privé ou labellisé par la Fondation du patrimoine ouvrent droit à une réduction d’impôt :
- Pour les particuliers : 66 % du montant du don vient en réduction de l’impôt sur le revenu, dans la limite de 20 % du revenu imposable.
- Pour les entreprises : 60 % du montant du don vient en réduction de l’impôt sur le revenu ou de l’impôt sur les sociétés, dans la limite de 20 000 € ou de 5 pour mille du chiffre d’affaires annuel lorsque ce dernier montant est plus élevé.
L’éventuel excédent est reportable pendant cinq ans.
Ils nous soutiennent
Le projet est soutenu par la mairie de Saujon dans le cadre du programme petite ville de demain de la Fondation du patrimoine.