Restauration des toitures du château de Pontarion
Niché au cœur des paysages authentiques de la Creuse, le château de Pontarion se dresse, noble et discret, depuis le XVème siècle. Forteresse médiévale, il a vu défiler cinq siècles d’histoire, de luttes et de paix retrouvées, de fastes seigneuriaux et de temps plus modestes où seuls le vent et la rivière venaient troubler son silence de pierres.
Inscrit au titre des monuments historiques depuis 1941, il appartient à ce patrimoine commun dont la France est jalouse et que le monde nous envie. Plus qu’un édifice, il est un témoin de pierres et de mémoire ayant traversé les âges avec la même dignité que ses pairs flamboyants, mais avec cette sobriété attachante des demeures rurales du Limousin.
Depuis son gué médiéval jusqu’au pont qui franchit aujourd’hui la rivière, le château de Pontarion a vu passer piétons, paysans, cavaliers et carrosses, jusqu’aux véhicules de notre temps. Chacun s’arrête encore pour le contempler, pour capturer en un cliché l’émotion de ces vieilles murailles et ce regard de pierre tourné vers l’éternité.
Monument
Sa construction remonte à la seconde moitié du XVème siècle. L’édifice fut élevé à l’initiative d’Antoine d’Aubusson, frère du célèbre Pierre d’Aubusson, Grand Maître des Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, figure légendaire de la défense de Rhodes contre les Ottomans en 1522.
Antoine, capitaine général des gentilshommes de la Marche et du Limousin lors du siège de Rhodes, aurait rapporté de ses campagnes ce goût pour l’architecture défensive. Le château, alors implanté sur les abords d’un gué stratégique du Thaurion, devait initialement comporter six à sept tours, dont seules subsistent aujourd’hui des traces dans la structure du corps principal et un bâtiment annexe longeant l’actuelle D941.
À la veille du XXème siècle, l’édifice était qualifié de « reste de Château » dans les archives locales. Il fallut attendre 1936 pour qu’un homme de passion et de conviction, André Roussel Le Roy, en fasse l’acquisition et entreprenne, à ses frais, de vastes travaux de consolidation et de restauration.
À la disparition d’André Roussel Le Roy en 1973, sa nièce, Suzanne Darricau, hérita de la demeure. Elle assura, avec constance et modestie, l’entretien et la sauvegarde du domaine, épaulée par les services de l’Architecte des Bâtiments de France de Guéret.
De 1973 à 1994, les interventions furent nombreuses avec la réfection des toitures et des murs d’enceinte ou encore la restauration des crépis et des pignons.
A sa disparition en 1994, son fils reprit à son tour le flambeau et engagea d’importants travaux de sécurisation et d’entretien.
Le château de Pontarion semblait alors sauvé et prêt pour le XXIème siècle.

Travaux

Le 9 mars 2023, la commune de Pontarion fut frappée par une tornade d’une rare intensité. Avec des vents atteignant 220 km/h, ce phénomène exceptionnel a dévasté la région et occasionné d’importants dégâts matériels.
Le château de Pontarion, témoin de cinq siècles d’histoire, a vu sa toiture éventrée, ses charpentes XVème siècle fragilisées et ses abords dévastés. Rapidement, la mobilisation des habitants, des services de secours, des entreprises locales et des institutions patrimoniales s’est organisée pour sécuriser le site et limiter les dégradations.
En 2025, sous la direction de l’Agence DLAA.ARCHI et de Christophe Gillet, Architecte du Patrimoine, un diagnostic patrimonial précis des charpentes XVème, d’une qualité et d’une authenticité remarquables a été réalisé. Ce travail s’est accompagné d’une expertise croisée avec l’entreprise Roussy-Avignon, spécialisée en restauration patrimoniale.
Les conclusions sont sans appel : la charpente d’origine, bien qu’admirablement conservée pour son âge, a subi de graves dommages structurels.
Les travaux projetés excèdent 500 000 € et nécessitent un plan de financement associant aides publiques, mécénats privés et participations citoyennes.
Par-delà les pierres et les toitures, le château de Pontarion incarne l’histoire d’un territoire, la fidélité d’une famille et la mémoire collective d’un village. Sa sauvegarde est aujourd’hui l’affaire de tous ceux qui, sensibles à la beauté des choses anciennes et à la transmission du patrimoine, souhaitent contribuer à son avenir.
Contreparties
En application de la réglementation en vigueur, les dons versés dans le cadre d’une opération de mécénat affecté à des travaux sur un monument privé ou labellisé par la Fondation du patrimoine ouvrent droit à une réduction d’impôt :
- Pour les particuliers : 66 % du montant du don vient en réduction de l’impôt sur le revenu, dans la limite de 20 % du revenu imposable.
- Pour les entreprises : 60 % du montant du don vient en réduction de l’impôt sur le revenu ou de l’impôt sur les sociétés, dans la limite de 20 000 € ou de 5 pour mille du chiffre d’affaires annuel lorsque ce dernier montant est plus élevé.
L’éventuel excédent est reportable pendant cinq ans.
Chaque donateur recevra une carte de remerciements.
Pour tout don supérieur à 500 €, le nom du Mécène pourra, à sa demande, figurer sur le « Muret des donateurs ».


